Nathalie

Quand j’ai pris mes lecons de conduite pour passer le permis, à 18 ans, il y avait deux moniteurs à l’auto école. Le plus jeune était un type qui se prenait pour Casanova et trouvait amusant de me raconter ses exploits sexuels pendant les lecons de conduite. Lorsqu’on faisait une erreur, il paniquait exagérément et s’exclamait que les femmes au volant étaient un véritable danger. En tant que professionnel de la conduite, il aurait sans doute du connaitre les statistiques qui disent exactement le contraire, mais passons. Le plus âgé était encore plus sournoisement misogyne. Un jour, alors que je rabattais le pare-soleil un peu brusquement, il s’est exclamé que je me comportais “comme un mec” et qu’il croyait pourtant que les femmes étaient plus délicates que ca avec les objets. Pendant toutes mes lecons de conduite il a continué à me faire ce genre de réflexions sur le fait que je n’étais pas assez délicate et féminine. En gros, pour lui, une femme devait passer les vitesses du bout ses ongles manucurés, alors qu’un homme pouvait se permettre une conduite plus sportive. En France, en 2000. Enfin, estimons nous heureuses au moins de pouvoir conduire, puisqu’en Arabie Saoudite il parait que leurs ovaires les empêchent de prendre le volant.